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Le 20 février dernier, le journal Le Figaro a fait état d’une augmentation significative des cambriolages dans la capitale, avec une hausse de plus de 58% à Paris intra muros en janvier 2013 par rapport au même mois de 2012. « Une explosion historique », « du jamais vu » détaille le journal.
Ces chiffres sont aussitôt repris par l’UMP qui dénonce le laxisme du gouvernement.
Dans un communiqué, le secrétaire national de l’UMP à la sécurité et élu régional en Seine Saint-Denis, Bruno Beschizza, “dénonce la responsabilité de la politique Taubira qui a créé un véritable sentiment d’impunité chez les voyous”.
Le groupe UMP au Conseil de Paris estime quant à lui dans un autre communiqué que « l’absence de fermeté du gouvernement face aux délinquants d’origine roumaine conduit ces derniers à multiplier les infractions».
Apparemment Vrai : les chiffres avancés
En janvier dernier, la police a constaté 1 101 faits de cambriolage contre des résidences principales à Paris. En janvier 2012, elle en avait constaté 696. L’augmentation entre les deux périodes est bien de 58 %. Les chiffres présentés existent donc et figurent bien dans les statistiques de l’observatoire national de la délinquance et des réponses pénales ( ONDRP ).
Faux : la méthode de calcul
Il faut toutefois nuancer ces chiffres et la façon dont ils sont calculés.
Il est très difficile de comparer des mois entre eux, car il y a toujours le risque qu’un phénomène ponctuel puisse biaiser la comparaison. L’ONDRP conseille d’ailleurs de comparer des périodes de 12 mois entre elles ce qui permet de lisser les données.
D’autre part, le mois de janvier 2012 a été « tronqué », c’est à dire que certains jours n’ont pas été pris en compte dans les calculs. Alors même que les statistiques des cambriolages pour le mois de janvier 2013 concernent bien les 31 jours qu’il comporte.
Le préfet de Police de Paris lui même a publié un communiqué pour « apporter des précisions suite aux commentaires effectués concernant les chiffres de la délinquance de janvier 2013 ». Il rappelle la « très faible pertinence des comparaisons mensuelles », précisant qu’« une analyse sérieuse en matière de délinquance ne peut être conduite que sur une période de temps significative et donc annuelle ». Surtout, le préfet confirme que « le nombre de délits enregistrés en janvier 2012 avait donné lieu à une minoration de quelques jours ».
Pas évoqué : le bilan national
Sur le plan national, l’augmentation des cambriolages est quant à elle significative, avec une hausse constante depuis 2009. D’après les chiffres de la Gendarmerie et de la Police, le nombre de cambriolages a grimpé de 8.5 % en 2012 et c’est entre 2010 et 2011 que les faits constatés de cambriolages d’habitations principales affichent les plus fortes augmentations.
D’autre part, cette hausse n’est pas réellement la manifestation d’un certain laxisme, qu’il soit de gauche ou de droite. Ce phénomène s’est amplifié ces dernières années à cause de l’activité de certains gangs de pays de l’Est, des mafias qui se sont installées à Paris et en banlieue.
Pourquoi l’UMP a rebondi sur ces affirmations ?
Le fait réellement inquiétant pour les citoyens c’est donc la hausse continue des cambriolages ces cinq dernières années, mais cela n’est pas très intéressant à mettre en avant pour l’UMP puisque la droite était au pouvoir pendant cette période. Elle ne peut donc pas attribuer ces hausses au « laxisme de la gauche ». Si la gauche n’a pas réussi à empêcher ces faits de délinquances, la droite n’a pas été plus efficace.
Des intérêts électoraux sont bien évidement à l’oeuvre pour une droite qui joue à fond son rôle d’opposition. Rappelons que le thème de l’insécurité est cher à l’UMP, en ce qu’il était au cœur de la campagne présidentielle de 2007 et présent dans une moindre mesure lors de la campagne de 2012.
Amandine DEBAERE
Sources :
L’article du Figaro :
Chiffres de la Police et de la gendarmerie décembre 2012 :
Rapport de l’ONDRP pour 2012 :
http://www.inhesj.fr/sites/
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