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Tribune Libre de M. Eric Roux, Porte-parole de l’Eglise de Scientologie

Par   /   3 septembre 2013  /  


Le 29 janvier 2013, la société France télévisions a été condamnée par la Cour d’Appel de Caen pour violation de la présomption d’innocence au préjudice de l’Association Spirituelle de l’Eglise de Scientologie – Celebrity Centre.

Cette condamnation faisait suite à la publication de la présentation d’un documentaire sur la scientologie sur le site de France Télévisions, dans laquelle la société n’a pas respecté la présomption d’innocence en présentant publiquement l’Eglise de scientologie comme ayant été condamnée, sans faire mention de l’appel en cours, et en conduisant le lecteur internaute moyen à considérer que la culpabilité de l’Eglise de Scientologie était acquise alors que ce n’était pas le cas.

Cette condamnation pourrait paraître anecdotique, et certainement l’est-elle, au regard des milliers de mots qui ont été écrits dans la presse depuis 30 ans dans l’hexagone pour dépeindre l’Eglise de Scientologie comme la grande coupable qu’elle est forcément, parce que c’est écrit tant de fois par « tant » de journalistes, répété par « tant » d’hommes politiques, par « tant » de détracteurs…

En réalité, le « tant » est, comme toute quantité, limité, voire très limité. Ce sont les mêmes qui répètent les mêmes choses. Mais ces choses sont reprises en boucle, déclinées à l’envi et assenées sans fin jusqu’à ce que l’auditeur, lecteur, internaute « moyen » pense qu’il ne peut en être autrement.

C’est le même détracteur, exclu depuis 30 ans de l’Eglise, revanchard, incohérent, que les mêmes journalistes vont ressortir du placard dès qu’il faut écrire un article sur le sujet. Ce sont les mêmes « anciens fidèles », une poignée, qui viennent depuis 30 ans devant les caméras, quand ils viennent (récemment, lors d’une émission de télévision, le journaliste n’ayant pas réussi à trouver un détracteur pour alimenter son émission face à moi, n’a rien trouvé de mieux que de passer une vidéo vieille de dix ans d’une « ancienne fidèle » qui non seulement n’avait pas connu la scientologie depuis 30 ans, mais surtout était décédée plus de 5 ans auparavant.). Ce sont les mêmes hommes politiques, ayant compris que c’était un bon moyen de passer de temps en temps devant les caméras pour se faire mousser, qui depuis toutes ces années se posent en spécialistes de la question pour venir casser du sucre sur le dos de la scientologie tout en tentant de faire oublier leurs propres casseroles. Ce sont les mêmes associations qui, gavées de subventions, mènent le même combat partisan depuis des décennies.

Et pourtant. Sait-on que depuis les années 70, la justice française a pratiquement toujours fini par reconnaître l’innocence de l’Eglise, ainsi que les erreurs qui avaient jalonné toutes ces attaques contre la scientologie ? Non. Pourquoi ? Parce que lorsque l’Eglise de Scientologie est attaquée, les gros titres pleuvent, et lorsque des années plus tard (parfois des dizaines d’années), elle gagne finalement le long combat judiciaire, personne n’en parle. Et la présomption de culpabilité, celle qui finalement est beaucoup plus courante que sa pendante d’innocence, a fait son œuvre dans les esprits. (Je ne veux pas généraliser non plus dans cette direction. J’ai rencontré des journalistes honnêtes qui pourraient faire mentir le tableau que je viens de dresser. Mais vous conviendrez que ceux-là, en ce qui concerne ma religion, furent l’exception.)

Il va m’être impossible, dans cette courte tribune, de faire le quart de la moitié du dixième du résumé de toutes les affaires qui se sont déroulées depuis les années 70, dans lesquelles l’Eglise ou des scientologues ont été mis en cause, harcelés juridiquement, laminés médiatiquement, puis blanchis. J’ai écrit un livre pour en décrire une seule, et déjà là j’ai du me restreindre de tout dire, pour que cela reste digeste. Alors, seulement quelques lignes :

Dès le début des années 80, la cour d’appel de Paris relaxait les membres du clergé de l’Eglise de Scientologie condamnés en 1978 pour avoir pratiqué et « prosélyté » leur religion (premier gros succès médiatique des anti-scientologues en France, cette condamnation de 1978) en disant : « que l’Eglise de scientologie semble correspondre à une activité qui s’applique à la définition habituelle donnée à la religion (…) dont les membres sont unis par un système de croyances et pratiques relatives à des choses sacrées. » Mauvais point pour ceux qui rechignaient à reconnaître le caractère religieux de la scientologie. Mais en 1983, une autre procédure très médiatique est ouverte contre l’Eglise. Elle durera 25 ans. En 1989, encore une autre. La première, allant de non-lieux en non-lieux, sera définitivement terminée en 2008 avec un énième non-lieu. L’Eglise est blanchie. La seconde, allant de non-lieux en non-lieux, nécessitera que la Cour de Cassation y mette un terme en mars 2010 (21 ans de procédure), avec un énième non lieu. L’Eglise est blanchie. Et pourtant, est-ce que vous avez su qu’après 25 ans de « unes », de scandales, d’émissions où les fausses victimes venaient témoigner sur un plateau avec les quelques politiciens qui ont fait leur carrière en attaquant les nouveaux mouvements religieux, 25 ans de mise au pilori de l’Eglise de Scientologie suite aux rebondissements de ces affaires, tout cela s’est avéré sans fondements ? Avez-vous su que l’Etat français a été condamné à plusieurs reprises pour les fautes lourdes commises dans ces dossiers ? Non, parce que personne n’en a parlé.

Depuis son apparition dans l’hexagone, il y a plus de 50 ans, la scientologie a été la cible d’attaques d’une virulence rare, attaques nombreuses et répétées qui auraient du la mettre à terre. Si l’on en croit ce qu’on a pu lire, il est même impensable qu’elle soit encore vivante dans notre pays. Et pourtant, elle est toujours là, et le nombre de fidèles s’accroit régulièrement.

Il ne s’agit pas ici de réclamer un traitement de faveur. Ni une exception de justice. Mais plutôt de pointer du doigt le danger de la présomption de culpabilité. Car la justice est humaine (en tout cas dans les tribunaux), et elle se nourrit aussi du climat, des médias, de la position « dominante », de la volonté politique, même si celle-ci n’est que d’apparence. Et il ne faut pas oublier qu’au sein et autour des religions, il y a des gens qui vivent, qui travaillent, qui ont des familles, et qui peuvent souffrir de l’ostracisme ambiant, de la vindicte médiatique, de la discrimination ordinaire générée par le climat ambiant.

La Scientologie est une religion jeune. Très jeune, si on se réfère à l’aune des religions auxquelles nous sommes les plus accoutumés.  La liberté de religion n’est pas un droit fondamental réservé aux religions dites « traditionnelles ». Elle est un droit reconnu par toutes les conventions internationales, par la Convention Européenne des Droits de l’Homme, par la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui fait partie de notre socle constitutionnel national, et ce droit s’applique à tous les citoyens, que leur religion soit ancienne, nouvelle, ou qu’ils n’aient pas de religion. Cette liberté n’est pas un masque derrière lequel les religions se cacheraient, elle est une liberté d’une importance capitale pour éviter une répétition des errements de l’histoire parsemée de persécutions religieuses en tout genre. Lorsque la raison pour laquelle des hommes et des femmes sont attaqués en justice est leur appartenance à un mouvement religieux, fut-il controversé et vilipendé, alors la présomption d’innocence n’existe plus. Elle a été remplacée par une présomption de culpabilité. Etre membre, c’est être coupable.

Mais l’histoire nous a appris que les points de vue peuvent évoluer. Ainsi, ce qui est diabolisé aujourd’hui sera peut-être vénéré demain.

Alors, sans réclamer aucunement une quelconque impunité, le simple respect de la présomption d’innocence devrait s’imposer, sincèrement, dans les médias, et pas uniquement par risque de condamnation. Il doit bien exister une voie du milieu, même pour la presse.

Eric Roux, Porte-Parole de l’Eglise de Scientologie

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  • Date de publication: 3 septembre 2013, 4:20
  • Mis à jour le: 3 septembre 2013, 4:20
  • Rubrique: Tribunes libres

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